samedi 6 mars 2010
un ... deux ... trois ... quatre ... cinq
UN … unique, comme un jour attendu, comme un ami cherché, comme un amour espéré, comme un avenir inconnu

DEUX … comme la schizophrénie, comme mon système psychique pourri, mes yeux, mes oreilles, mes seins, mes bras, et mes pieds … comme nous deux un jour de pluie, comme moi et autrui malgré Sartre et toute sa philosophie, comme monsieur et son employé, comme Dieu et tous ses esclaves et veuillez m’excuser, comme un musulman et un juif appelé ennemi, comme un Sahélien et un Tunisois lors d’un match de football, voire de rugby.

TROIS … Bibles qui ont intégré la majeur partie de l’humanité: ne faites pas l’amour car c’est un péché! Faites la guerre si vous voulez vous imposer! Imposez votre religion, vous serez remboursés, vous auriez deux milles mètres carrés au paradis, des fontaines de bières alcoolisées, et des bombes sexy! Des hommes aussi? Peut-être! Cela n’a pas été mentionné. Anti-féministes là-haut aussi? Putain! Femmes Démocrates, préparez-vous, la tache sera éternellement continue.

QUATRE … sont mes matières primaires: l’Art, la Pensée, l’Amour et la Liberté. Aucune ne m’est secondaire ou forcement rajoutée. Art … un gros mot! Bon Dieu, excuses mes conneries! Tu danses? Tu chantes? Tu peins? Tu joues des comédies? Tu prends des photos de pénis et des seins exposées? Tu écris des poèmes à ta dulcinée? Tu abordes des tabous avec ta plume, ton instrument ou tes traits? À la prison salaud, vas prier, prends un coin dans un salon de thé ou une mosquée, toute une journée, et surtout fermes ta gueule, ne fais pas l’intéressant, ou je vais te faire chier!
Pensée … pensez et pensez, c’est l’occasion ou jamais! Pourquoi faire? Pour que vous soyez poursuivis et recherchés. Ne vous affolez point! C’est un rapport de cause – conséquence et c’est très à la mode, depuis des années, en Tunisie! C’est beau à vivre, dégustez!
Amour … Platon emmènes-moi à ton monde parfait! Je ne vais rien ajouter à ce point bien précis!
Liberté chérie, je te vois partout … dans mes illusions, mes fantasmes, et ma pensée! Concrétises toi, ça bouffe, ça freine ici. Je te prie et je ne prie que toi ces jours-ci!

CINQ … ça connote des jours passés, des personnes que j’ai aimé, énormément aimé … Cinq piliers croire en Dieu, prier, faire le jeûne, donner généreusement en charité, aller au Hajj. Je ne suis pas " islamophobe", ce sont juste des souvenirs d’une enfance qui s’est vite coulée entre la préparation de la soupe de Ramadan, la prière, le Coran et la lutte contre les péchés!

1, 2, 3, 4,5 … les premiers chiffres que j’ai appris et que j’ai trop vite quitté vers des nombres plus agrandis … une infinité … d’expériences, de personnes, de bouquins, de morceaux, de films, de cigarettes, de nuits, de chagrin, de bonheur, de crimes, de vues, et je n’ai pourtant qu’une seule vie ...

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tunis : vue d'en haut
Que c’est triste Venise ??
Qu’est ce qu’elle est heureuse la ville de Tunis !!

Avenue Habib Bourguiba, symbole de la culture, l’Art, la pensée, la vie … des écrivains et des artistes qui se croisaient dans la rue, des fleuristes, le théâtre municipale, l’odeur du café, une « certaine » liberté qui survolait, des journaux sur les tables propagées … vous y êtes ces dernières années ? des prostituées, des frimeurs, un embouteillage de jamais vu, des mendiants, des oiseaux qui puent, des personnes qui ne quittent pas le même tabouret dans un café durant toute une journée, des policiers, des roses fanées …

Port de France … Franchement, un nom maudit ! Ça me rappelle de « Rue de l’indépendance » écrit sur le mur de l’ambassade de France, et « Place de l’indépendance » à coté de la porte de l’Eglise ! Du paradoxe ! Merci ex président, vous étiez bien reconnaissant à la colonisation Française ! Port de France en Tunisie, traduit en Arabe « Bab B’har », comme s’ils se vengeaient, comme s’ils mettaient en valeur leur mécontentement, nos ancêtres Bravo ! « B’har » : la mer, la liberté, la profondeur, la vie … « France » : dépendance, colonisation, meurtrier …

Place de la république, des métros qui s’attardent, des gens qui s’insultent, des bazness man qui chassent les mouches et parfois les fesses, un grand écran qui diffuse des publicités et applaudit la tigresse fatale de la consommation qui fascine tout le peuple de la …« république »

Tunis marine, là ou le voyage vers la mer de la banlieue nord se déclenche, des trains qui enchainent voyage après voyage et sifflent leurs arrivées, des trains qui n’ont jamais été renouvelés …

Al kassba … des vendeurs qui crient la pauvreté, des produits de beauté qui défigurent en réalité, les frottements des obsédés, les pincements des mamans crispées sur les bras de leurs filles à cause des demandes infinies, des douleurs à l’estomac dues au kaftaji, des visages pales et inquiets passent tous les jours par ici, allant à 9 Avril, la faculté


Tous les jours on se croise dans les rues de Tunis, nous les êtres humains Tunisiens harcelés par la fadeur, la routine, la dépendance, et la pauvreté dans ses amples aspects, pauvreté de courage, d’audace, de pensée, de poche, ou d’esprit … dans la rue, on se regarde dans les yeux, on se bouscule aux métros, on s’insulte par moments, mais on oublie souvent de contempler NOTRE bien aimée Tunis, et on néglige des fois qu’on est tous Tunisiens...

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